L’association A.P.E.S.A. Val d’Oise a été officiellement créée le 5 décembre dernier. L’Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aigüe (APESA) est un dispositif d’alerte que les acteurs en contact avec des entrepreneurs en grande difficulté psychologiques peuvent activer. Ce dispositif a pour objectif la prévention du suicide chez les entrepreneurs en difficulté, mais aussi la réorientation, l’accompagnement et la prise en charge des chefs d’entreprises en situation de risque suicidaire et de souffrance morale aigüe.

Pour les artisans et chefs d’entreprise, le passage au Tribunal de commerce signifie la fin brutale d’une carrière, d’un rêve de réussite et d’indépendance, mais aussi la culpabilité, le déshonneur, la solitude. Le dispositif APESA leur permet de trouver le soutien psychologique pour les aider à surmonter cette épreuve entrepreneuriale.
Les fondateurs du dispositif APESA, Jean-Luc DOUILLARD, psychologue clinicien et Marc BINNIE, greffier associé du tribunal de commerce de Saintes, sont partis d’un constat simple : la mauvaise santé financière d’une entreprise atteint souvent la santé psychologique de nombreux entrepreneurs, petits ou grands, qui investissent non seulement des capitaux mais leur vie dans leur entreprise.

La détresse psychologique grave qui parfois résulte des échecs et s’exprime à l’occasion des audiences, lors des rencontres avec les praticiens des procédures collectives ou avec les conseils, était jusqu’à présent largement passée sous silence.

Grâce à une formation adaptée, il est possible sans dénaturer sa fonction et sans nullement devenir soi-même psychologue, avec l’accord de la personne concernée, de devenir assez simplement, d’abord une sentinelle puis un lanceur d’alerte, afin de passer un relais efficace aux psychologues spécialisés qui prendront en charge « l’inaudible et inavouable » souffrance de certains entrepreneurs défaits.

Les associations APESA, en combinant la pérennité d’une plateforme nationale et la proximité d’un réseau local leur viennent en aide afin que l’échec ne soit que la première étape d’un rebond personnel ou professionnel.

Aujourd’hui, 26 juridictions ont adopté le dispositif APESA et 15 autres ont manifesté leur intention de le mettre en œuvre. Au-delà, des chambres consulaires, des experts comptables, des organisations professionnelles rejoignent cette action.

http://www.apesa-france.com