Le centre National des Patrimoines
restera dans les cartons

On a envie de dire : « Retour à la case départ ». Après avoir été au cœur de la communication et des grands projets de développement économique de l’agglomération plusieurs années durant, l’implantation du Centre National des Patrimoines, vaste centre de réserves, de recherche et de restauration (visant à regrouper entre autres les réserves des grands musées nationaux de la capitale, dont le Louvre) est aujourd’hui purement et simplement abandonné. Cergy-Pontoise ne verra finalement pas aboutir ce projet, estimé à 250 millions d’euros, pour lequel elle avait tant bataillé. Aurélie Filippetti, ministre de la culture, a par ailleurs annoncé la décision d’implanter les réserves du Louvre près du site du Louvre à Lens (Pas-de-Calais).

Le Centre National des Patrimoines ne se fera pas. Le gouvernement a tranché. Cette implantation qui aurait rassemblé labos de recherche, ateliers de conservation et de restauration du Louvre, ainsi que les réserves nationales des grands musées nationaux, est aujourd’hui enterré. Il ne se fera ni à Cergy-Pontoise, ni ailleurs, essentiellement pour des raisons budgétaires. Restent les Réserves du Louvre, « qui seules ne présentent aucun intérêt, aucune valeur ajoutée pour Neuville, a commenté Dominique Lefebvre, président de le CACP. Nous n’avons jamais été candidat à ce type d’implantation si elle n’était pas associée au Centre National des Patrimoines, car s’agit du simple stockage d’œuvres d’art, sans véritables créations d’emplois à la clé. Cergy-Pontoise n’est pas le centre Emmaüs du patrimoine ! »

Mort dans l’œuf
Alors que l’agglo portait le projet depuis 2009, faute de recevoir les arbitrages gouvernementaux nécessaires, tant sur le plan scientifique que financier, le dossier piétinait depuis de longs mois. « Cette annonce était prévisible, a reconnu le président, nous nous y attendions, mais nous avons voulu tenter de pousser jusqu’au bout. Dans le contexte budgétaire actuel, cette décision est compréhensible mais évidemment regrettable pour Cergy-Pontoise. »
Avec des équipes largement mobilisées, du temps et l’énergie engagés, l’agglomération estime avoir investi entre 300 000 et 500 000 euros sur ce dossier (études, travaux de déboisement des terrains…)…. « Nous avons toutefois le sentiment d’avoir acquis une solide expérience dont témoigne la fondation Patrima, créée avec l’université de Cergy-Pontoise. Ce laboratoire bénéficiera d’un financement de l’Etat pour l’installation d’une plate-forme laser à Neuville. De bonnes relations et une dynamique intéressante ont également été initiées avec les musées, qui ont permis la venue des ateliers nomades du Musée du Quai Branly », tempère l’élu.
Alors, et maintenant ? Les terrains, réservés depuis des années au projet, vont chercher à nouveau preneur. « Dès lors qu’aucune perspective de développement du projet initial n’existe, nous n’avons plus aucune raison de mettre à disposition de l’Etat des terrains stratégiques valorisables pour le développement économique de notre territoire », indique Dominique Lefebvre. La CACP et la commune de Neuville procèderont à une remise à jour des plans d’aménagement urbain potentiel. Le site, qui conserve toute son attractivité, à proximité de l’université et de la gare RER, restera dédié à du développement économique, avec le souhait affiché de faire venir un grand compte.