La Région entend jouer pleinement son rôle d’amortisseur de crise. Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France a présenté cette semaine l’acte I du plan de relance économique, écologique et solidaire de la Région Île-de-France d’1,3 Md€. Ce plan sera débattu dans le cadre d’un budget supplémentaire le 11 juin prochain en séance plénière du conseil régional. Il est financé par 698 M€ de redéploiement et 592 M€ de crédits supplémentaires.

Cet acte I du plan de relance s’articule autour de 4 axes :

Aides aux entreprises et à l’innovation (640M€)

506 M€ seront ainsi dévolus aux TPE et aux PME afin de les aider à surmonter la crise, avec des mesures telles que le prêt rebond à taux zéro, allant de 10 000 à 300 000 € d’emprunt sur une durée maximale de 7 ans et avec deux ans de différé ou bien encore la création du Fonds résilience qui permettra de soutenir la reprise des indépendants, des libéraux et des structures de moins de 20 salariés.

24 M€ d’aides seront consacrés à l’innovation et à la relocalisation, notamment avec PM’Up Covid-19, qui permet de transformer les outils de production franciliens pour sécuriser les approvisionnements stratégiques régionaux (10 dossiers ont déjà été validés et 115 sont en cours d’analyse) ou bien encore avec le renforcement du chèque numérique de 1 500 € pour les artisans et commerçants et 10 000 € pour les places de marché numériques communales.

Pour soutenir les filières stratégiques et d’avenir, la Région Île-de-France apporte une aide de 75 M€. Elle permettra un soutien aux agriculteurs (fonds d’urgence pour la filière horticole et les pépiniéristes à hauteur de 1,5 M€ ; programme alimentaire régional en soutien aux agriculteurs franciliens et qui permettra d’alimenter les distributions alimentaires solidaires de la Région etc.) mais aussi aux industries de santé, à l’automobile, à l’aéronautique, à la construction durable, au numérique, à la cybersécurité et à la filière quantique.

20 M€ seront affectés pour le plan de relance du secteur culturel, avec notamment 11 M€ d’aides d’urgence pour le spectacle vivant, 1,5 M€ pour une nouvelle aide à l’aménagement et à l’équipement de protection pour la réouverture des librairies, salles de cinéma, théâtres… ; 4,75 M€ d’aides exceptionnelles pour garantir le maintien à 100 % du financement, même lorsque les structures sont fermées.

Enfin, 15 M€ seront consacrés au plan de relance du tourisme avec 6 entre autres – 3,5 M€ pour l’aménagement et l’équipement des lieux touristiques pour la réouverture, 3,1 M€ d’actions en faveur de la valorisation touristique du patrimoine et des initiatives telles que « L’Île-de-France fête ses Restos » pour soutenir lesrestaurateurs et célébrer la filière agricole et des métiers de bouche (1 M€).

Lutte contre le chômage et accélération du retour à l’emploi(230 M€)

230 M€ seront consacrés au doublement et à la modernisation de l’offre de formation pour aider les chômeurs au retour vers l’emploi, à travers deux stratégies :

– orienter vers les secteurs en tensions et d’avenir (tels que le bâtiment, travaux publics, sécurité, sanitaire et social, numérique, agriculture-environnement), avec 85 M€ supplémentaires pour le pacte régional d’investissement dans les compétences ; la plateforme en ligne « Ensemble pour l’emploi » (en partenariat avec Le Bon Coin et Staff Me) afin d’orienter vers les métiers et les formations qui recrutent ; le doublement des places de formations ou bien encore une aide de 1 000 €supplémentaires pour les chômeurs les plus éloignés de l’emploi qui se forment à ces métiers ;

– moderniser l’offre de formation et soutenir l’apprentissage, avec notamment 6 M€ pour financer des formations « sur-mesure » individuelles et rémunérées pour les demandeurs d’emploi, même sans promesse d’embauche, le financement de formations individuelles et rémunérées pour les demandeurs d’emploi qui souhaitent créer leur entreprise et un chèque numérique de 100 € pour les stagiaires des formations à distance.

Pouvoir d’achat, santé, solidarité et lutte contre les fractures (190M€)

97 M€ seront consacrés au pouvoir d’achat des lycéens et des familles.

Ainsi, les familles des lycéens bousiers et demi-pensionnaires du public et du privé sous contrat recevront une aide de 60 € pour pallier le manque de la cantine pendant le confinement. Dans un second temps, la Région prévoit 80 M€ pour donner un ordinateur ou une tablette à chaque lycéen du public à son entrée en seconde à la rentrée 2020 et par conséquent lutter contre la fracture numérique. Ce plan numérique colossal sur deux ans touchera près de 340 000 élèves et enseignants, soit le plus gros déploiement numérique éducatif européen.

Pour les étudiants du supérieur en situation précaire, la Région engage 10 M€ sous la forme d’une aide à l’équipement numérique ainsi qu’une augmentation des bourses dans les études du secteur sanitaire et social, soit 1 000 bourses supplémentaires dès la rentrée 2020.

Les apprentis bénéficieront, pour la seconde année consécutive, d’une hausse de 5 % des aides individuelles qui leurs sont allouées.

En parallèle, 5 M€ seront consacrés à la lutte contre le décrochage scolaire, avec une 3ème campagne d’appel de tous les jeunes identifiés et l’organisation de campus d’été dans les lycées pour préparer la rentrée de septembre (ouverture des lycées les 15 derniers jours d’août à tous les élèves qui auront besoin d’une remise à niveau).

Dans le prolongement du projet de lutte contre les fractures sociale, la Région Île-de-France engage 8 M€ pour lutter contre l’exclusion, aux côtés des acteurs associatifs, grands partenaires de la Région solidaire. Cela passera notamment par les distributions alimentaires aux Franciliens les plus en difficulté en lien avec la Banque alimentaire et 4 M€ pour le réseau des Maisons solidaires qui accueillent les sans-abris du métro.

Dans sa lutte pour une politique de logement plus solidaire et accessible, la Région engage 15 M€. D’abord, pour le lancement de la Garantie immobilière solidaire, une mesure qui permettra aux primo-accédants d’acquérir un logement, sans avoir à payer les surprimes d’assurances pour les personnes qui souffrent de maladies chroniques invalidantes ou atteintes de cancer (convention AERAS). Dans un second temps, 10 M€ seront prévu pour la relance du secteur du logement en Île-de-France (logements intermédiaires, notamment pour les soignants et transformation de bureaux pour les rendre habitables).

En parallèle, 50 M€ seront consacrés à la santé, aux soignants et à la recherche. La Région Île-de-France apportera ainsi jusqu’à 5 000 € par praticien pour l’achat de chariots de télémédecine, matériel de protection et d’hygiène ou encore la location de véhicule pour renforcer les visites à domicile. Elle consacrera également près de 5 M€ pour lutter contre les déserts médicaux et soutenir la télémédecine. 42 M€ permettront de rémunérer les 18 000 étudiants infirmiers et aides-soignants qui se sont portés volontaires pour travailler en théâtre Covid-19.

Enfin, la Région Île-de-France soutiendra à hauteur de 15 M€ les sports et loisirs afin de permettre la généralisation des villages sportifs et culturels à l’ensemble des îles de loisirs et sur toute la période estivale (4,5 M€) ou bien encore l’ouverture de gymnases des lycées durant la période estivale pour être mis à disposition des clubs sportifs franciliens. 1,3 M€ de tickets loisirs seront aussi distribués aux familles franciliennes.

Relance écologique et transports (238 M€ dès 2020 pour une relance écologique et participative)

La Région Île-de-France se mobilise aussi pour faire de cet acte I de relance de l’activité, un acte vert et participatif.

Elle consacrera ainsi 100 M€ de budget participatif environnemental régional pour faire repartir l’investissement public local (500 M€ d’ici 2024) : la plateforme pour le déport des projets en ligne sera ouverte en juillet prochain. 30 M€ seront alloués pour poursuivre le plan de soutien aux énergies renouvelables (Installation de panneaux solaire dans les lycées etc.) et 70 M€ pour la 1ère tranche du nouveau marché de rénovation thermique des lycées.

Enfin, 30 M€ sont attribués pour des transports innovants et écologiques avec un engagement fort pour financer le RER Vélo à 60 % (soit 300 M€ à terme) et 4 M€pour l’installation de bornes publiques de recharge pour les voitures électriques en 2020, avec un objectif de 12 000 bornes pour 2023.