Le nouveau directeur de la succursale départementale de la Banque de France, a convié les entreprises, le 17 février dernier, à un petit-déjeuner organisé à l’appart Hôtel Olivarius, pour dresser le bilan économique de l’année écoulée et évoquer les perspectives en 2016. Dans un contexte de stabilisation des économies avancées et du ralentissement des économies émergentes, la croissance devrait être encore positive cette année et en 2017, après avoir enregistré une hausse de +1,5 point en 2015. Dans l’ensemble, le climat des affaires se redresse légèrement même si certains indicateurs restent encore préoccupants.

Au niveau mondial, on note de nombreuse incertitudes macro-économiques conjoncturelles  extérieures à l’Europe : l’inquiétude qui plane sur la Chine, les bouleversements sur les marchés financiers, la dépréciation des monnaies émergentes… Le recul du prix du pétrole a quant à lui eu un impact favorable sur la balance commerciale, l’inflation reste à la baisse et devrait avoisiner les 2%. D’autres facteurs positifs vont dans le bon sens : change favorable au niveau de l’Euro, taux d’intérêt faible, politique budgétaire moins contrainte. Michel Ortiz a indiqué que l’amélioration pour la zone euro était incontestable, mais que la France bénéficiait moins favorablement que les autres de cette phase d’expansion, avec une hausse moins rapide du PIB qu’en Allemagne par exemple. « La liquidité bancaire est bonne, mais ne trouve pas à se placer auprès des entreprises. La BCE fait tout pour soutenir le crédit aux entreprises et faire baisser les taux. La moitié du taux de croissance a ainsi été induite par la politique monétaire qui permet une plus grande facilité de crédit. »

Autre points négatifs pour la France : le coût du travail, qui reste stable sur la période, mais freine toujours la compétitivité. Si la situation relative en France s’améliore, la perte de compétitivité antérieure reste. La dette publique ne cesse de croître alors qu’elle est en forte baisse en Allemagne. Un véritable handicap pour notre économie et un défi à relever. Le déficit de la balance commercial est lui aussi toujours très important (-46 milliards d’euros en 2015), avec une légère amélioration, mais insuffisante, qui repose sur les 120 000 entreprises exportatrices françaises. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, sont en excédent. D’après la Banque de France, 87% des dirigeants d’ETI envisagent une hausse de leur chiffre d’affaires en 2016.

Zoom sur l’Ile-de-France

Suite à l’enquête annuelle réalisée auprès d’un panel d’entreprise, la Banque de France publie chaque année les grandes tendances en Ile-de-France. En 2016, dans l’industrie, le chiffre d’affaires global devrait peu évoluer, le dynamisme du secteur des équipements électriques et électroniques compensant la baisse d’activité dans la fabrication de matériel de transport. Les effectifs seraient stables dans l’ensemble mais la part des intérimaires dans les effectifs totaux devrait, toutefois, décroître légèrement. La rentabilité pourrait augmenter ou se stabiliser pour la majorité des entreprises et les industriels pensent poursuivre leur effort d’investissement notamment dans le matériel de transport et les équipements électriques et électroniques.

Du côté des services marchands, le rythme de croissance devrait s’amplifier (+2,9%) dans presque tous les secteurs surtout grâce à l’export. Les chefs d’entreprise prévoient de concrétiser de nouvelles embauches, notamment dans le conseil pour les affaires et la gestion, le conseil en publicité et l’ingénierie technique.