La Préfecture s’attaque aux vols de métaux
Pierre Marandon, président de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) a signé le 9 septembre dernier une convention avec le Préfet du Val d’Oise, Jean-Luc Nevache, afin de mieux lutter contre le vol et le recel de métaux, qui touchent de nombreuses entreprises dans le Val d’Oise, tandis que les cours de ces matières premières se sont envolés ces dernières années. Objectif : une meilleure communication et une plus grande coopération entre les professionnels du recyclage et les services de l’état – police et gendarmerie – afin de mieux combattre cette délinquance.
Des entreprises publiques telles que la SNCF, France Telecom ou EDF font fréquemment l’objet de vols de métaux. Récemment, la Cartoucherie de Survilliers a, elle aussi, subi des vols de cuivre. Ces situations sont très dommageables pour les acteurs économiques qui y sont exposées. Certains départements sont plus touchés que d’autres comme la Seine et Marne, 5 fois plus impacté que le Val d’Oise. Dans le département, depuis le début de l’année, la police nationale a recensé 82 faits – des chiffres en baisse par rapport à l’année passée – grâce à une prévention accrue. Dans ce cadre, la police déploie depuis quelques mois dans chaque commissariat des référents sûreté ayant pour mission de dispenser des conseils aux entreprises qui souhaitent mieux se protéger de potentiels vols. Sur le terrain, les élucidations sont également en hausse avec 37 interpellations et trois grosses opérations coordonnées depuis le début de l’année.
Les acteurs concernés n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Pour y faire face, la Federec et les pouvoirs publics souhaitent conjuguer leurs efforts pour lutter plus efficacement contre le vol et le recel de métaux. Dans le cadre de cette convention, les acteurs du recyclage s’engagent à pratiquer une politique d’achat plus strict : pas de règlement en espèces par exemple et l’obligation de faire signer au vendeur une déclaration attestant que les objets ou matière proviennent d’une source légale. En cas de doute, un signalement devra être fait.
Cette collaboration renforcée passe aussi par la mise en place d’un réseau d’alerte. Les unités de gendarmerie et les services de police signaleront aux entreprises de recyclage situées dans leur zone de compétence les vols de pièces métalliques identifiables. De leur côté, les entreprises informeront les forces de sécurité en cas de tentatives de transaction de pièces signalées et dès qu’elles ont connaissance de l’existence de filières parallèles de récupération et de revente de matériaux. Cette convention complète celle déjà signée avec la Fédération française du Bâtiment concernant la sécurisation des chantiers.