Cette crise est plus économique que sanitaire. Elle va obliger les entreprises à revoir leurs chaînes de production. Elle risque surtout de faire baisser l’investissement et de pousser vers la faillite de très nombreuses PME, de plus en plus impactées par la propagation du virus. Sans surprise, l’inquiétude grandit au sein des entreprises. La CPME a mené une enquête sur les impacts du coronavirus sur l’activité des PME… les chiffres sont alarmants.

Selon l’étude réalisée par la CPME du jeudi 27 février au mardi 3 mars 2020 auprès de 940 chefs d’entreprise, 54% des entreprises exportant vers les zones infectées rencontrent des difficultés tandis que 39% important des marchandises en provenance de ces mêmes pays ont des problèmes d’approvisionnement. De même, 53% des entreprises dont l’activité dépend du secteur touristique observent déjà une baisse de leur chiffre d’affaires (CA).

Si les chefs d’entreprise n’étaient, la semaine dernière, que 51% à être inquiets pour leur activité, ils sont cette semaine 68%. Face à cette situation, ils sont 66% à attendre des mesures de soutien et d’accompagnement du gouvernement.

En ce qui concerne les mesures à prendre face à la propagation du virus, les chefs d’entreprise sont 67% à s’estimer suffisamment informés sur la conduite à tenir. S’il est à observer que 56% d’entre eux n’ont pas pris de mesures spécifiques de protection contre le Covid-19, ils sont néanmoins opposés à ce que le gouvernement prenne des mesures sanitaires interférant davantage dans la vie des entreprises.

La CPME se mobilise pour soutenir et accompagner les entreprises françaises dans cette période difficile, et notamment les artisans, TPE et PME qui sont les plus fragiles.

C’est pourquoi, après avoir obtenu que le cas de force majeure puisse s’appliquer aux difficultés provoquées par le coronavirus, face à la détérioration de la situation, la Confédération des PME souhaite voir étudiée la mise en place d’un état de « catastrophe naturelle sanitaire. »

Tous les résultats de l’enquête : https://www.cpme.fr/sites/default/files/2020-03/Enquête%20CPME%20-%20Covid-19.pdf

 

Un gouvernement qui se veut solidaire 

Face à l’épidémie, le gouvernement a réaffirmé sa totale solidarité avec les entreprises et leurs salariés, et « continuera d’être pleinement mobilisé dans les jours et les semaines à venir ». Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont reçu, à plusieurs reprises, les acteurs économiques nationaux ainsi que les partenaires sociaux sur l’impact du Coronavirus COVID-19 sur l’activité économique. Une cellule de continuité économique a été activée pour mieux gérer l’impact sur l’économie à travers une prise quotidienne de décisions

Des mesures immédiates de soutien aux entreprises ont été prises. L’application de mesures de soutien au cas par cas aux entreprises qui rencontreraient des difficultés sérieuses, notamment :

  • Le report d’échéances sociales et/ou fiscales (URSSAF, impôts) ;
  • Le cas échéant, un plan d’étalement de créances avec l’appui de l’Etat et de la Banque de France ;
  • L’obtention ou maintien d’un crédit bancaire via Bpifrance, qui se portera garant de tous les prêts de trésorerie dont les entreprises pourraient avoir besoin à cause de l’épidémie ;
  • Le financement des salariés par le mécanisme de chômage partiel ;
  • L’appui au traitement d’un conflit avec des clients ou fournisseurs.
  • L’Etat considère le Coronavirus comme un cas de force majeure. En conséquence, pour tous les marchés publics d’Etat, les pénalités de retards ne seront pas appliquées.
  • Le ministre de l’Economie et des Finances en lien avec le  Gouverneur de la Banque de France a décidé de mobiliser la médiation du crédit pour accompagner dans les territoires les PME qui auraient besoin de renégocier leurs contrats et de renégocier leurs crédits.
  • Les ministres ont demandé aux grands donneurs d’ordre de faire preuve de solidarité vis-à-vis de leurs fournisseurs et sous-traitants qui pourraient avoir de plus en plus de mal à s’approvisionner et à respecter les délais de livraison.
  • La mise à disposition de toutes les informations nosutiles sur la situation d’activité et logistique dans les différentes provinces chinoises. Les entreprises pourront connaître l’état exact de la situation, province par province, ainsi que dans les grands ports chinois où arrivent les exportations en provenance de France et d’Europe.
  • L’accélération des procédures d’agrément dans certaines filières pour les nouvelles sources d’approvisionnement, en particulier pour le secteur de la construction ou de la chimie afin de les aider à diversifier leurs sources d’approvisionnement tout en respectant les normes sociales, environnementales et européennes.
  • Le lancement d’une réflexion sur la sécurisation des approvisionnements pour certaines filières stratégiques, comme la filière automobile, afin de les faire gagner en indépendance par rapport à leurs approvisionnements à l’étranger.