Pierre Kuchly a prononcé ses premiers voeux en tant que nouveau président de la CCI le 12 décembre dernier, dans un contexte compliqué sur fond de mouvement des gilets jaunes. « Si j’avais préparé très en avance ces vœux, j’aurais sans doute partagé avec vous l’optimisme des dirigeants de TPE-PME tels que nous le montrent les chiffres tirés de notre enquête Médiamétrie et qui figurent dans notre dernière lettre CCI INFO : prévisions à la hausse d’investissement, d’emplois et de CA… La réalité quelques semaines après a changé profondément : l’inquiétude et le doute, parfois la colère, ont pris le pas », a-t-il indiqué en préambule. 

Le 95 a été concerné par le mouvement (baisse du CA des commerçants de 30% environ) et la CCI a suivi avec attention les conséquences, accompagné les mesures compensatrices et tenté de jouer son rôle d’intermédiaire (notamment à travers la mise en place de l’application ALERTE SECURITE 95 qui a été lancée en juin avec l’ensemble des forces de l’ordre).

« On a vu des chefs d’entreprises notamment de TPE soutenir plus ou moins directement le mouvement. C’est l’expression le plus souvent d’une détresse et d’une inquiétude sur l’avenir de leur activités dans un contexte de plus en plus compliqué, a-t-il souligné. Certainement le produit d’une situation d’isolement, ou d’un sentiment d’abandon. Ce qui m’amène au constat suivant : ce mouvement met en avant le rôle et l’importance des corps intermédiaire et de la proximité. Or, ce que nous constatons dans ce domaine c’est que l’Etat a plutôt mis en place une stratégie d’affaiblissement des corps intermédiaires ces dernières années. Le numérique et l’auto-organisation de la société civile représentaient une solution « moderne ».  Sur le plan de l’espace, l’Etat a voulu tout miser sur les métropoles urbaines et s’affranchir des territoires, vu comme dépassé et sans potentiel économique.

Pour ce qui concerne les CCI : la nouvelle baisse de 100 M€ x an de dotation sur les 4 prochaines années pour le réseau national, conduit à des décisions qui malgré tous nos efforts vont nous pousser à nous transformer mais au risque d’abandonner des pans entiers de la proximité avec nos entreprises notamment TPE/PME (c’est dangereux mais en plus ce n’est pas le moment)… »  

Dans cet environnement, le président a rappelé les grandes orientations fixées : réaffirmer la nature de la CCI, collectivité locale des entreprises ; viser le collaboratif avec les acteurs du développement économique local pour viser la plus grande efficacité et optimisation des ressources ; positionner la CCI comme une plateforme – un portail de solution business ; faire du siège de la CCI, une maison de services aux entreprises ; privilégier comme mode opératoire le collectif et particulièrement le réseau d’entreprises ; revendiquer un rôle d’acteur de la transformation des entreprises et «un  poil à gratter » sur les grands enjeux économiques et sociétaux.

« La CCI est plus que jamais engagée. Sa fonction est nécessaire comme la crise actuelle peut le montrer.  Son leitmotiv à compter de 2019 : Val d’Oise terre de talents. Avec un effort  spécifique en 2019 sur le #MADEIN95  qui figure déjà sur certains utilitaires, sur le revers de veste de parlementaires et d’élus et depuis peu sur le maillot de l’équipe de hockey sur Glace de Cergy ! »